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Nouvelle XXXIII, de Marguerite de Navarre

Gothique et tragique

Hier, j’ai lu une nouvelle signée Marguerite de Navarre*, une des premières femmes de lettres françaises. Elle racontait, d’une plume  suave et limpide, comment un seigneur se sa connaissance traitait sa femme, qui s’était rendu coupable d’adultère.  La malheureuse devait être perpétuellement vêtue de noir, le crâne rasé. Les os de son amant mort étaient exposés le placard de la chambre où elle vivait enfermée depuis « sa faute ». Confite de culpabilité, elle affichait désormais une mine modeste et trouvait que son seigneur et maître était bien bon de ne point l’avoir tuée. l’auteur nous raconte cette anecdote d’un ton léger. C’est un divertissement gothique destiné à faire frémirun instant… et oublier.
Car au XVIe siècle en France, un homme avait ce pouvoir sur sa femme, sans que la loi n’y trouve à redire.
Au XIXe siècle en France, la police pourchassait encore les femmes « en cheveux » c’est-à-dire sans chapeau, car elles étaient considérées comme des prostituées.
Aujourd’hui dans la communauté juive émerge un mouvement de plus en plus fort incitant les femmes à se couvrir les cheveux d’un béret ou d’un foulard. Quant au voile que portent de plus en plus de femmes musulmanes,  c’est culturel.
Oui tout cela appartient à notre culture patriarcale. Une culture de l’asservissement, une culture de l’entrave, du confinement, dont le message est : reste chez toi, contente-toi de ton rôle d’épouse, de  mère, ne vis pas par toi-même, vis pour moi et ma descendance.
Une culture de domination de l’homme par la femme, vieille comme l’humanité.

Marguerite de Navarre, appelée également Marguerite d’Angoulême ou Marguerite d’Alençon, est née le à Angoulême et morte le à Odos-en-Bigorre. Elle joue un rôle capital au cours de la première partie du XVIe siècle : elle exerce une influence profonde en diplomatie et manifeste un certain intérêt pour les idées nouvelles, encourageant les artistes tant à la Cour de France qu’à Nérac. Sœur du roi François Ier, elle est la mère de Jeanne d’Albret (reine de Navarre et mère du futur roi Henri IV). Elle est aussi connue pour être, après Christine de Pisan et Marie de France, l’une des premières femmes de lettres françaises, surnommée la dixième des muses, notamment pour son recueil de nouvelles connu aujourd’hui sous le titre L’Heptaméron. (Wikipédia) La nouvelle dont je parle est la XXXII.

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