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Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799)  fut l’une des figures emblématiques du Siècle des Lumières et sa vie à elle seule est un grand roman.
Ecrivain, dramaturge, auteur comique, éditeur, horloger, inventeur, musicien, politicien, espion, vendeur d’armes, révolutionnaire, Beaumarchais figure en bonne place dans mon Panthéon parce qu’avec deux comédies sentimentales- Le Barbier de Séville et le Mariage de Figaro – il a prouvé qu’en faisant rire on pouvait aussi révolutionner les esprits.

En 1782, tout Paris bruisse des répliques « culte » du Mariage : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » «  Il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits » ; « quel mal vous êtes vous donné, à part naître ? » qui sont de véritables remise en cause de la monarchie absolue et du régime des privilèges.
Ces petites phrases lui couteront une interdiction royale de jouer la pièce à Versailles (contrecarré par une représentation privée devant la haute aristocratie, avec l’accord du même Louis XVI!) et six passages devant la censure. Finalement, en mars 1784, un “tribunal de décence et de bon goût” donne son feu vert. Ce sera un triomphe sans précédent sous l’ancien régime avec 67 représentation dans l’année.
Cela n’empêchera pas le roi d’envoyer le glorieux auteur à la prison de Saint Lazare en mars 1785. “Le roi ne veut pas qu’on joue ma pièce, donc on la jouera!” se serait écrié Beaumarchais. Quelques jours plus tard, Louis XVI, jugeant que l’emprisonnement a assez duré, décide de libérer Beaumarchais.
Or celui-ci refuse de quitter sa prison… à moins que le roi n’ordonne la reprise du Mariage de Figaro, et que le conseil au complet y assiste ! Louis XVI accède à cette requête, qui restera dans les mémoires comme le premier épisode de la Révolution française.

Fils de l’horloger Caron, Beaumarchais connut une enfance heureuse dans ce milieu parisien d’artisans de luxe.

Il se marie en 1756 avec Madeleine-Catherine Aubertin, veuve Franquet, de presque dix ans son aînée et prend le nom de Beaumarchais, nom d’une terre de son épouse. Celle-ci décède un an plus tard. On le soupçonne de l’avoir tuée et c’est l’occasion du premier d’une longue suite de procès et de scandales marqueront son existence. Dès 1759, il devient proche des filles de Louis XV auxquelles il donne des leçons de harpe. Il se lie d’amitié avec le financier de la Cour, Joseph Paris-Duverney, se lance dans les spéculations commerciales et déploie un tel génie qu’en peu d’années il acquiert une grande fortune. Il achète une charge de secrétaire du roi, devient ensuite lieutenant général des chasses et commence à écrire des petites parades pour des théâtres privés. En 1768, il épouse Geneviève-Madeleine Wattebled qui  lui donnera un fils et une fille qui mourront coup sur coup. Elle décède en 1770, à 39 ans, laissant une importante fortune. Beaumarchais est accusé de détournement d’héritage. Bien qu’il parvienne à prouver que son accusateur, Goëzman, représentant le parlement, est corrompu, la Cour le condamne à la perte de sa particule, la saisie de ses biens et l’interdiction d’exercer un métier public.
Louis XV lui propose de devenir espion en échange du rétablissement de ses droits et l’envoie en Angleterre. En 1774, il fait la connaissance de Marie-Thérèse Willermaulaz qui deviendra sa troisième épouse en 1786.  A partir de septembre 1775, Beaumarchais se lance dans une nouvelle aventure et se fait l’avocat d’une intervention française dans la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique. Le secrétaire d’État aux affaires étrangères lui confie une somme importante pour soutenir secrètement les Américains.

En 1777, il fonde  la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD, qui existe encore aujourd’hui). A la Révolution, il obtiendra  la reconnaissance des droits d’auteur,  un tournant décisif de l’histoire de la littérature, car l’écrivain passe du statut de bénévole, de passionné et de mendiant (dépendant de ses mécènes) à celui d’industriel et de gestionnaire.
En 1790, Beaumarchais se rallie à la Révolution française, et on le nomme membre provisoire de la Commune de Paris. Mais il quitte bientôt les affaires publiques et se ruine presque en voulant fournir des armes aux troupes de la république. Il devient suspect et est emprisonné à l’Abbaye sous la Terreur. Il échappe cependant à l’échafaud et s’exile à Hambourg puis revient en France en 1796. Il écrit ses Mémoires et meurt d’apoplexie à Paris le 18 mai 1799.

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