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Une famille très moderne

Malgré leur ton léger, les comédies romantiques sont souvent un miroir de notre société. Certaines n’hésitent pas à exploiter des sujets assez délicats… comme l’insémination artificielle.
Certes « Une famille très moderne » est de construction classique, avec happy end de rigueur, mais le film n’en traite pas moins des solutions auxquelles peuvent avoir recours des femmes qui n’ont pas eu la chance de trouver un père pour leur futurs enfants.

Jennifer Aniston campe Kassie, une new-yorkaise intelligente et fonceuse qui la quarantaine approchant, décide qu’il est temps d’avoir un enfant. Ne voyant aucun père possible dans un avenir proche, elle décide de faire appel à un donneur de sperme et choisit l’homme parfait, grand, blond, baraqué, l’œil bleu et le sourire frais : Roland (marié à une autre mais suffisamment fauché pour accepter l’aventure).

L’histoire nous est racontée à travers les yeux de Wally (Jason Bateman, charmant), meilleur ami de Kassie, célibataire éternel, totalement névrosé et secrètement amoureux d’elle. Il assiste, au supplice, à toute l’évolution de l’aventure car Kassie l’a choisi comme confident et déverse sans pitié ses états d’âmes sur lui. Kassie organise une grande soirée pour fêter sa future insémination (LA trouvaille du film : loufoque, féministe tendance 70’s, new yorkaise et déjantée) Wally complètement ivre, échange son sperme contre celui du donneur parfait. Le lendemain, une gueule de bois carabinée – et un sérieux déni de la réalité – lui font tout oublier. Sept ans plus tard, lorsque Kassie revient à New York avec son fils, Wally détectera de troublantes ressemblances de comportement entre le petit garçon et lui…

Produit par Albert Berger et Ron Yerxa (Little Miss Sunshine, Little Children ou encore Juno), Une Famille Très Moderne est histoire légère sur les sentiments inavoués que se portent deux amis mais se veut aussi « un acte militant » qui suscite une vraie réflexion: «C’est un sujet unique sur des valeurs universelles, (…) qui nous interroge sur ce qu’est vraiment une famille. Je pense qu’à travers cette histoire joyeusement insolite, les gens vont se sentir très proches de Kassie. Elle vit le même parcours que beaucoup de jeunes femmes à notre époque», a expliqué Albert Berger. Jouant habilement sur sa situation personnelle, toujours très commentée outre-Atlantique, Jennifer Aniston a défendu son film bec et ongle, osant même affirmer en interview que les femmes aujourd’hui n’avaient plus besoin des hommes pour avoir des enfants. Une prise de position qui a choqué l’Amérique puritaine et lui a peut-être mis une partie de son public à dos, au vu des résultats plutôt décevants du film aux USA (8,5 millions de dollars de recettes).

 Reste un divertissement très agréable avec de très belles trouvailles scénaristiques comme savent si bien en produire les américains. Je pense à la délicieuse scène du début où un SDF autiste mais observateur braille tout ce qu’il voit (grosse truie boiteuse, mère hystérique et débordée, puis se tournant vers Wally le héros du film : homme-enfant névrosé, homme enfant-névrosé !).

2 Comment

  1. Bonjour, je découvre ton blog après un commentaire sur le mien. En effet tu évoques pleins de comédies qui me plaisent aussi. Bien que j’ai un faible pour les comédies romantiques avec un fond très mélancolique. Dans ce genre mon couple préféré demeure Margot et Richie dans le film La famille Tenenbaum de Wes Anderson. The switch a l’air sympa mais je l’ai manqué en salles, je le regarderai sans doute en dvd.

  2. Salut Summerday!
    A ma grande honte je n’ai pas vu la famille Tennebaum… il faut absolument que je le voie ainsi que Serendipity (Un amour à New York avec John Cusak) il paraït que c’est top !
    A très bientôt…sur ton blog ou le mien!

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