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Samantha bonne à rien faire – Sophie Kinsella


Il n’y a pas à tortiller, Sophie Kinsella sait concocter une bonne histoire, à sa manière bien personnelle, un peu comme un boulanger qui a trouvé une recette de baguette particulièrement croustillante et la décline à l’envie. Moi j’aime bien, mais je comprends qu’on puisse ne pas adhérer…

La recette Kinsella ?
– Une héroïne attachante mais dotée d’un bon gros défaut, en général une addiction liée à notre style de vie contemporain (Cf. Becky Bloomwood, l’accro du shopping, pur produit de notre société de consommation).
– Un héros sexy comme il faut, mais pas fade, avec une personnalité bien dessinée.
– Des personnages secondaires nombreux, drolatiques et bien campés (oui, SK sait faire vivre un personnage en quelques coups de pinceau trempés dans l’humour)
– Des situations inextricables et des rebondissements incessants qui maintiennent le suspense jusqu’à la toute dernière ligne.
A déguster bien frais sans se prendre la tête !
« Samantha bonne à rien faire » vient de paraître en poche et je me le suis offert à l’approche d’un week-end moyennement ensoleillée, sûre de passer quelles heures de plaisir.

Cette fois, comme le titre l’indique, l’héroïne s’appelle Samantha. Elle a vingt-neuf ans, pas de petit ami, une seule amie connue, une mère absente et calcule le temps par tranches de six minutes. Car Samantha est avocate dans un des plus gros cabinets de Londres et se révèle être une des plus douées de sa génération. Tellement bonne qu’elle est sur le point d’être nommée avocate associée : le rêve de toute sa vie. C’est une accro du boulot et comme beaucoup de ses consœurs, elle est tout le temps DEBORDEE ! Du genre qui n’a même pas le temps de se faire cuire un œuf, capable d’acheter un nouvel aspirateur pour ne pas avoir à changer de sac (chose qu’elle ne sait pas faire)et d’avoir un orgasme en six minutes pour pouvoir retourner plus rapidement à son BlackBerry.
Malheureusement, au moment même où elle pense avoir atteint son but, Samantha commet une faute professionnelle gigantesque en faisant perdre 50 millions de livres à un client du cabinet. Prise de panique, elle s’embarque dans le premier train en partance pour nulle part et atterrit dans un petit bled paumé de la campagne anglaise. Là, elle erre comme une âme en peine et sonne à la porte d’un manoir pour quémander un peu d’eau fraîche et une aspirine… Les propriétaires du manoir, des parvenus bling bling au grand cœur, la prennent pour une domestique envoyé par une agence de placement et l’engagent sur le champ !

On ne s’attardera pas trop longtemps sur la vraisemblance de la situation, ni sur le fait que la véritable domestique attendue ne fera jamais son apparition, pas plus qu’on ne se demandera pourquoi la nouvelle patronne de Samantha ne contactera pas l’agence pour avoir de plus amples informations sur cette employée tombée du ciel. Nous sommes au-delà de ces menus détails de vraisemblance !
A partir de là, Samantha va se retrouvée confrontée à la vraie vie (c’est-à-dire les tâches ménagères les plus basiques, comme faire tourner une machine ou repasser une chemise) en se disant que c’est bien la peine d’avoir un QI de 168 pour ne pas être capable de monter des œufs en neige.
Elle rencontrera même des vrais gens et ira jusqu’à boire des coups au pub !! Un truc insensé qu’elle n’avait jamais eu le temps de découvrir auparavant ! Évidemment, dans ses nouvelles fréquentations se trouve même un amoureux craquant et costaud qui n’est autre que le… jardinier de ses patrons (bon j’avoue, là Kinsella ne s’est vraiment pas foulée !).

Je sais, ça déborde de clichés (les citadins ne sont pas capables de regarder le ciel, et la campagne ressemble à une carte postale) ça ne va pas très loin dans l’analyse de cette société qui nous pressurise, mais c’est tellement bien fait qu’on prend beaucoup de plaisir à le lire. Et entre le début (manquant légèrement de vraisemblance) et la fin qu’on sait very Happy, il y a pleins de rebondissements inattendus, de gags, de situations de comédies, de scène sexy, de méchants avocats cyniques et de beaux jardinier musclé ET intelligent (ben ouais, ça existe chez SK !!) qu’on a qu’une envie en refermant le bouquin : lire le prochain Sophie Kinsella !

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