Mange, prie, aime… et pleurniche !
De temps en temps Liz, l’héroïne du film inspiré du bestseller autobiographie d’Elizabeth Gilbert, se laisse aller à un des célèbres éclats de rire de Julia Roberts. Elle est alors irrésistible, toutes dents dehors, lèvres étirées en un sourire éblouissant.
Mais la plus part du temps, elle pleurniche.
Liz se plaint de n’avoir plus goût à rien… pourtant elle a « tout ». Tout ce dont peut rêver une jeune new-yorkaise dans le vent : un joli mari (un brin immature peut-être), un bon job (journaliste voyage pour des revues prestigieuses), une éditrice confidente et même un jeune amant sexy et comédien qui l’initie à la méditation hindoue.
Liz prend alors la courageuse décision de quitter New York, ses amis, son ex mari, son amant, pour un voyage initiatique sensé lui redonner goût à la vie et l’aider à retrouver son équilibre intérieur. Toujours la larme à l’œil, elle ira successivement manger en Italie (à Rome, what else), prier en Inde dans un ashram et enfin à Bali où elle trouvera ce qu’elle croyait fuir : l’amour !
Je crois – j’espère – que le livre d’Elizabeth Gilbert, best seller international, a plus de légèreté, d’humour et d’auto dérision dans le traitement, parce le film est une vraie guimauve. Qui plus est, une guimauve pleine de clichés ultra guimauves !
A Rome (filmé comme une carte postale) on nous donne un cours didactique sur ce que sont le farniente, la dolce vita les spaghettis et l’amitié – plus fort qu’une pub Barilla.
L’Inde est bruyante et coloré comme il se doit, avec son lot d’âmes égarées occidentales venues trouver dans la misère la sérénité qu’elles ont perdue dans le confort.
Bali est Bali c’est-à-dire merveilleuse et magique, mais aussi peuplée de vieux sages et de femmes courageuses… « Tout le monde a une love affair » à Bali dit un des personnages du film. Liz/Julia Roberts n’y coupe pas et s’offre le très caliente Javier Bardem, étrangement larmoyant lui aussi (ce qui lui fait perdre une –petite – partie de son sex appeal). C’est un homme très très blessé par un très très douloureux divorce et plein de cicatrices qui comme Liz a très très peur d’aimer à nouveau.
Quant à Julia… mais où est donc passé Pretty woman avec ses longues jambes sexy ?? Mal fagotée, chapeauté, toujours couverte d’un châle qui dissimule ses bras, sa peau, ses formes, elle ressemble à une vielle fille anglaise !
Les relations entre les personnages du films m’ont parues totalement artificielles, les personnage étant eux-mêmes de tels clichés ambulants qu’on a eu mal à leur prêter des sentiments réels. Ryan Murphy le réalisateur (à qui on doit pourtant la très cynique et mordante série Nip/Tuck) traite tout cela avec la lourdeur d’un éléphant – sans doute celui du film qui porte un cœur rouge dessiné sur son front, tout un poème !
Bref on est loin d’une comédie romantique spirituelle. C’est plutôt une américanade parfaitement ratée. Dommage. J’aime tellement Julia Roberts !