Phénomène de l’édition française avec sa trilogie des Crocodiles vendue à plus de six millions d’exemplaires, Katherine Pancol est la reine du roman dit féminin. Et c’est aussi la Queen mom de la chick lit’. Bien avant Briget Jones et Sex and the City, ses romans « La Barbare » et surtout « Scarlett Si possible » jouent déjà avec les codes de la comédie romantique moderne : copines, sexe, ambition professionnelle, quête de l’amour et beaucoup de d’humour.
Moi d’abord !
En 1979 Katherine Pancol débarque avec fracas dans le paysage du roman français. Son premier roman « Moi d’abord » est une claque littéraire et féministe et un best-seller immédiat.
A la première page, Sophie l’héroïne, dix-huit ans, vient de faire l’amour pour la première fois, et n’est franchement pas emballée. Ce premier roman, très autobiographique, est le récit de l’affranchissement d’une femme. Comment se débarrasser des carcans que la société patriarcale nous impose pour enfin disposer de soi-même, en être humain libre ? Sexualité, amour, mariage, vie professionnelle, choix, liberté… tout est là déjà, tous les thèmes avec lesquelles les femmes jonglent encore aujourd’hui, quarante ans plus tard.
Katherine Pancol, un destin d’héroïne
Mais revenons au commencement. Née à Casablanca, Maroc le 22 octobre 1954, Katherine Pancol arrive en France à l’âge de cinq ans. Depuis l’enfance, elle s’immerge dans les livres et (se) raconte des histoires, car pour elle, la fiction est plus réelle et plus intéressante que la réalité. Lectrice assidue, elle est la plus fidèle adhérente de la bibliothèque municipale. Au terme de sa scolarité, elle obtient une licence et une maîtrise de lettres modernes. Elle devient professeur de français et de latin à Lausanne de 1970 à 1972, puis entre comme enquêtrice à Paris-Match en 1973. Elle y restera deux ans puis partira pour participer au lancement du journal Cosmopolitan avec Juliette Boisrivaud, où elle fera aussi bien du grand reportage que des interviews.
Pour son entrée en littérature, Pancol aura le plus merveilleux des parrains. Son premier roman « Moi d’abord », paru en 1979 est mystérieusement dédicacé à « un monsieur qui habite rue du Bac ». Il s’agit de Romain Gary, son voisin. « C’était la seule personne qui s’intéressait à mon chien, qui était très laid », raconte-t-elle. Romain Gary sera le tout premier lecteur du manuscrit de Moi d’abord, qui sera finalement publié au Seuil. « Tout ce que vous vouliez savoir sur la tendresse ravageuse des jeunes filles d’aujourd’hui » disait alors l’éditeur sur la quatrième de couverture.
Succès fulgurant et décollage immédiat !
« Moi d’abord » sera vendu à 300 000 exemplaires, de quoi donner des ailes à la romancière qui s’envolera direction New York pour profiter de la life et suivre des cours de littérature américaine et de scénario à Columbia et New York University. Pancol sillonne le pays d’est en ouest, écrit de grands reportages sur les Etats-Unis pour Le Journal du Dimanche et Paris-Match. Elle suit des cours de littérature américaine et de scénario à Columbia University et New York University. Elle écrira aussi ses deux romans suivants : La Barbare (1981) et surtout Scarlett, si possible (1985), qui est pour moi le premier roman “chick lit’ de l’univers. Bien avant Bidget Jones et Sex and the City, Katherine Pancol parle avec humour d’amitié féminine, de célibat, d’amours et d’ambition professionnelle. Ce roman marque toutes les générations de femmes et de filles des années 80.
Partie à vingt-cinq ans, Pancol restera finalement dix ans aux Etats Unis. Elle se marie à New York en mars 1987 et rentre en France en septembre de la même année pour la naissance de sa fille Charlotte. Son fils Clément naîtra en 1989.
Les hommes Cruels ne courent pas les rues
En 1990 paraît « Les hommes cruels ne courent pas les rues », roman au titre magnifique qui reste mon Pancol préféré, une histoire d’amour et d’humour sur l’idéal masculin. « Un modernisme et une trépidation entraînants. Américanismes, liberté amoureuse, sentimentalité rigolote et délurée, tout y est » dira alors François Nourissier, de l’académie Goncourt.
Quelques années plus tard, on ne sait exactement quand, Katherine Pancol divorce. Elle vivra ensuite une histoire d’amour avec Pierre Lescure avant que Catherine Deneuve ne le lui pique (épisode qu’elle évoque dans « Embrassez-moi ». Deneuve y est décrite sous les trait de Magnifique, une femme tellement belle que l’héroïne admet placidement qu’il est impossible de lui résister)
La trilogie de Katherine Pancol
Les hommes passent, l’écriture reste et les livres se succèdent quasiment au rythme d’un par an. Jusqu’à l’année 2006 où paraît « Les yeux jaunes des crocodiles » qui marquera un tournant dans sa carrière. Le roman rencontre un succès gigantesque et Pancol devient un des plus grands phénomènes d’édition des dix dernières années en France (plus de 6 millions d’exemplaires vendus !) et dans le monde (elle est traduite dans 29 pays dont les États-Unis). Elle écrit une suite, « La valse lente des tortues » qui connaîtra le même accueil triomphal en 2008. Le troisième volet de la saga « Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi » paraît en 2011. En 2014, la trilogie sera adaptée au cinéma avec Julie Depardieu et Emmanuelle Béart dans les rôles des sœurs Joséphine et Iris.
Après ce succès exceptionnel, Katherine Pancol abandonne le journalisme pour ne se consacrer qu’à l’écriture de ses romans. Elle écrit, elle écrit, elle écrit.
« Mes journées se déroulent selon un rite immuable : lever, thé anglais, lecture des journaux, maison à faire tourner et papiers à remplir, promenade avec le chien Chaussette et enfin… seule, face à l’ordinateur, je retrouve mon autre monde, mon univers imaginaire avec des mots, des personnages, des idées qui volent dans l’air et que j’attrape. Ou pas. Certains jours, je les ramasse à la pelle, d’autres, je me lamente dans le désert ! » confie-t-elle dans son blog.
La trilogie des Muchachas vient compléter celle des crocodiles. On y retrouve Hortense, la fille de Joséphine avec de nombreux nouveaux personnages… mais j’avoue que j’ai un peu décroché à ce moment-là. Trop de détails tue le détail et ces Muchachas m’ont parues, vues de l’extérieur, assez indigestes. Suivra le roman « Trois baisers » paru en 2017
Bed Bug
Le 20 octobre 2019 paraîtra son 19e roman : Bed Bug, aux éditions Albin Michel.
Pour préparer le lancement, la romancière a fait appel à l’illustratrice Anne Boudard pour créer une bande dessinée qui raconte l’histoire de la création de Bed Bud. La BD est diffusée sur les réseaux sociaux et sur le site de l’autrice. Je la trouve super sympa. Et voilà qu’à nouveau la magie Pancol opère sur moi. Et du coup j’ai très hâte de lire ce nouvel opus !
Bibliographie de Katherine Pancol
- 1979 : Moi d’abord, Seuil ; Points-Seuil, 1998
- 1981 : La Barbare, Seuil ; Points-Seuil, 1995
- 1985 : Scarlett, si possible, Seuil ; Points-Seuil, 1997
- 1990 : Les hommes cruels ne courent pas les rues, Seuil
- 1993 : Vu de l’extérieur, Seuil ; Points-Seuil, 1995
- 1994 : Une si belle image, Seuil ; Points-Seuil, 1995
- 1998 : Encore une danse, Fayard ; Livre de poche, 1999
- 1999 : J’étais là avant, Albin Michel
- 2001 : Et monter lentement dans un immense amour… Albin Michel
- 2002 : Un homme à distance, Albin Michel
- 2003 : Embrassez-moi, Albin Michel
- 2006 : Les Yeux jaunes des crocodiles, Albin Michel (Prix Maison de la presse 2006)
- 2008 : La valse lente des tortues, Albin Michel
- 2010 : Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, Albin Michel
- 2014 : Muchachas, Albin Michel
- 2014 : Muchachas 2, Albin Michel
- 2014 : Muchachas 3, Albin Michel
- 2017 : Trois baisers, Albin Michel
- 2019 : Bed Bug, Albin Michel
LIENS
Site : https://www.katherine-pancol.com/
Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Katherine_Pancol
Albin Michel : https://www.albin-michel.fr/auteurs/katherine-pancol-16435
Instagram : https://www.instagram.com/katherinepancolofficiel/
Plaidoyer pour les fins heureuses
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