Paris-Manhattan de Sophie Lellouche :
Un hommage déjanté et romantique à Woody Allen
Par Tonie Behar
Romancière et rédactrice en chef
Alice Ovitz (Alice Taglioni) a grandi dans une famille de juifs ashkénazes affectueux et angoissés, entre une sœur trop belle, un père trop aimant et une mère trop mondaine.
Quand elles étaient ados, sa sœur lui a piqué le garçon qui la faisait craquer. Depuis, Alice regarde vivre les autres et se réfugie un monde parallèle dans lequel elle dialogue en continu avec Wody Allen, à coup d’aphorismes désespérés et tordants.
Comme son père, Alice est pharmacienne et adore son métier. Elle soigne ses clients dépressifs en leur prescrivant une cure Woody ou de Lubitsch. Évidemment, elle n’a pas d’homme dans sa vie, ce à quoi son père tente de remédier en distribuant à foison les cartes de visite de sa fille. C’est ainsi qu’elle rencontre Victor (Patrick Bruel), un réaliste pessimiste et terre à terre, qui n’a jamais vu un seul film de Woody Allen. Peu à peu, cet homme auquel elle prête à peine attention tant il est différent de ce dont elle rêve, va entrer dans sa vie…
Paris Manhattan, une fantaisie subtile 
J’ai adoré les dialogues géniaux d’Alice avec la voix de Woody Allen (des extraits de ses films, toujours finement choisis par Sophie Lellouche la réalisatrice, pour répondre aux interrogations existentielles de son héroïne), qui sont un véritable régal pour les oreilles et le cœur.
Le couple Alice/Victor fonctionne à merveille : La présence lumineuse d’Alice Taglioni donne de la densité au personnage d’Alice Ovitz. Le personnage de Victor, qui en sait bien plus long sur la vie que son côté mal dégrossi ne le laisse supposer, est très bien joué par Bruel. J’aime aussi le contraste entre sa perspicacité et la naïveté d’Alice, qui se prend pourtant pour un modèle de subtilité… mais ne voit jamais rien !
Paris Manhattan, le portrait d’une famille juive hilarante
J’ai eu un véritable coup de cœur pour l’ensemble de la famille Ovitz. Ses névroses, ses cachoteries, son dysfonctionnement qui fonctionne finalement très bien. Tous les membres sont unis par un amour immense et bien sûr étouffant… Dont ils n’ont aucune intention de se défaire! Le père, joué par Michel Aumont, est un monument de tendresse. Marine Delterm est parfaite dans le rôle de la sœur belle et raffinée, qui cache bien son jeu. Ces Ovitz, angoissés et déjantés, n’ont pas été sans me rappeler les Spellman de Lisa Lutz, dans sa propension à s’espionner les uns les autres.
et Woody Allen apparut !

Sophie Lellouche, petit bout de réalisatrice parisienne, a réussi à le convaincre de jouer dans son film !!
Le génial réalisateur new-yorkais fait une apparition délicieuse qui donne toute sa saveur à cette délicieuse comédie romantique !
Et rien que pour ça moi, je tire mon chapeau à Sophie. Oh oui !
Paris Manhattan, le premier film d’une réalisatrice à suivre : Sophie Lellouche !

Paris Manhattan est un premier film très joliment écrit. Personnellement, je suis entrée dans l’histoire, j’ai ri, j’ai souri, et j’ai adoré le moment de l’apparition de Mister Allen!
Je le recommande pour passer très bon moment de cinéma.
PS : j’adore la chanson “Bewitched” (= Ensorcelé). Ce standard américain a été chanté – entre autres – par Ella Fitzgérald et Franck Sinatra. C’est “la petite musique” qui sous-tend tout le film!
Paris Manhattan est en ce moment disponible en VOD sur Canal VOD, Orange et sur FilmoTV
Bel article Tonie, ça donne envie…
Mais en voyant l’extrait, c’est Bruel que je trouve pas bien. Je crois qu’un nouvel acteur, neuf des spectateurs, aurait mieux servi le film.
Sinon, j’adore Woody depuis longtemps et encore plus depuis son “Minuit à Paris” :))
Besos belle chroniqueuse romantique ♥